samedi 20 décembre 2008

Un hiver de plus?

Voila maintenant plusieurs jours, quelques semaines que les températures à Lyon passent en dessous de 0°. La nuit, des dizaines de personnes dorment dehors, avec le risque permanent de mourir. Pourquoi cette situation? Simplement par manque de place, la deuxième ville française n'en n'a pas assez dans ses centres d'hébergement d'urgence pour mettre à l'abri tout le monde. Cela est le miroir d'un dysfonctionnement générale de l'hébergement et du logement en France, les pouvoirs publics ne mettent pas en place de réelles politiques à ce sujet. Ainsi tout en bas, nous avons des femmes, des enfants, des hommes, qui se retrouvent contraint, obligé, sans que personne n'ose hurler, de rester, de dormir dehors. Cela est inacceptable! C'est pour cela que j'appelle tout les citoyens Lyonnais et français à prendre attention et à signer cette appel d'urgence,présent ci-dessous. La situation de cette ville et de nombreuses autres ne doit pas rester dans l'ombre et sans solutions. Il est du ressort de tous de réagir, pour aider ces personnes que nous voyons tout les jours et à qui on ne donne aucune issue pour échapper au froid. C'est encore et toujours ensemble que nous ferons bouger les choses, nous n'avons pas le temps!!!

appel d'urgence

Appel : Urgence hébergement !

A Lyon, chaque nuit, de 60 à 100 personnes, par manque de place en centre d'hébergement d'urgence, risquent de mourir de froid.

Devant la gravité de la situation, les organisations soussignées se sont réunies le lundi 15 décembre 2008, à la Bourse du Travail de Lyon, pour que des solutions urgentes soient mise en oeuvre.

Depuis plusieurs mois, l'accueil d'urgence des « sdf » à Lyon est saturé. Le 115 ne peut plus faire face à l’ampleur de la demande. Chaque soir, alors que les températures sont devenues négatives (moins 5 ou moins 7 certaines nuits), ce sont plusieurs dizaines de personnes qui font appel au 115, ne peuvent être mises à l'abri et, faute de places, passent la nuit dans la rue.

Parmi eux, des familles avec des enfants en bas âge.

Devant cette situation, les pouvoirs publics réagissent par un bricolage qui semble ignorer la gravité d’une crise pourtant bien prévisible.

Des dizaines de lits de camps ont été rajoutés ici et là dans les différents centres d’hébergement déjà surpeuplés. Les conditions d’accueil, dont chacun connaît le caractère précaire malgré le travail exceptionnel qu’y accomplissent les associations, s’en trouvent aggravées.

Par ailleurs, contraintes de gérer la pénurie, les associations, à leur corps défendant, doivent remettre à la rue au bout de quelques jours les personnes qu'elles mettent à l'abri, afin de faire de la place à celles et ceux qui attendent dehors.

C'est ce qu'on appelle désormais la "rotation" des "sans solution".

Cette « rotation » contraire à la loi « DALO » (Droit Au Logement Opposable) qui interdit en effet de remettre à la rue toute personne hébergée, leur est imposée par le bricolage des services de l'État.

Comme ce bricolage ne résout rien, il est envisagé à présent de prendre des places dans les centres de réinsertion sociale pour les transformer en places d'urgence. Là où des personnes sorties de la rue essaient de se reconstruire et se réinsérer, on va réduire les moyens, réduire un accompagnement social indispensable, c'est-à-dire mettre en danger des réinsertions en train de se faire parce qu'on ne veut pas traiter sérieusement le problème de l'urgence.

Cette situation nous ne l'acceptons pas. Parce qu'il est inacceptable que la vie de ces hommes et de ces femmes soit mise en danger alors que l'Etat a la responsabilité de la protéger.

• Nous demandons de la façon la plus solennelle aux pouvoirs publics d’assumer enfin leurs responsabilités face à la situation actuelle. • Nous leur demandons de la façon la plus solennelle de débloquer les moyens nécessaires pour assurer la mise à l'abri de toutes les personnes qui font appel au 115. • Nous leur demandons de la façon la plus solennelle de prendre les mesures qui s’imposent pour que les associations puissent respecter la loi et arrêter les remises à la rue. Nous nous engageons à agir en commun pour que cesse ce scandale et pour que la question du logement fasse enfin l’objet de la politique qu’appelle la gravité de la crise actuelle.

Nous appelons les associations, les organisations, les citoyens, à s'associer à cet appel.

Premiers signataires :

Les Enfants de Don Quichotte Lyon

UD CFDT Rhône

UD CGT Rhône

FSU Rhône

Solidaires Rhône

Malvezin Thierry (acteur associatif)